Hotel Lux

Post/Punk
UK
LABEL : State 51

Il y a chez Hotel Lux quelque chose de l’Angleterre qui grince encore. Un pays de pubs enfumés, de rues humides et de colères rentrées, que le quintet originaire de Portsmouth transforme en matière sonore brute et élégante. Avec Hands Across The Creek (2023), leur premier album, le groupe signe une entrée remarquée dans le paysage d’un rock britannique qui refuse la nostalgie comme la facilité.

Mené par les textes acérés de Lewis Duffin, Hotel Lux avance sur une ligne de crête : post-punk nerveux, pop tendue, éclats mélodiques faussement sages. À l’image de The Last Hangman — repéré jusqu’à la bande-son de Peaky Blinders — ou de English Disease, leurs chansons capturent une Angleterre contemporaine désabusée, oscillant entre ironie mordante et mélancolie lucide.

Sur disque comme sur scène, Hotel Lux se distingue par une écriture dense et une approche résolument décloisonnée. Le groupe puise autant dans l’héritage de The Fall que dans une tradition plus populaire, assumant des morceaux aux contours immédiatement mémorisables sans jamais renoncer à la rugosité du propos. Leur tournée européenne, ponctuée d’un passage remarqué au Botanique de Bruxelles, a confirmé cette capacité rare à conjuguer exigence et impact.

Hotel Lux ne cherche pas à réinventer le rock britannique : il en rappelle l’essence. Une musique de tension, de mots et de regards obliques, qui prouve que le genre n’est ni figé ni exsangue, mais toujours prêt à mordre.